IL Y A 34 ANS NAISSAIT LE CICIBA
Une commémoration en apothéose, revêtue d’une triple symbolique : l’acquisition par le CICIBA, des mains de Son Excellence ALI BONGO ONDIMBA ; la relance des activités du CICIBA après 10 ans d’hibernation ; et enfin, la célébration des 34 ans d’existence du Centre.
A cette occasion, le Gabon a livré deux messages importants à l’ensemble de la communauté bantu réunie au sein du CICIBA. En voici la teneur in extenso :
Mot du Président Ali Bongo Ondimba
Le Gabon est une terre bantu. Elle est bantu et africaine tout à la fois. Terre belle, généreuse et accueillante, le Gabon est, effectivement, partie de l’héritage bantu. En acceptant d’abriter le CICIBA un certain 8 janvier 1983, le Gabon s’est mis en devoir de porter le lourd fardeau de pays du siège en pensant peut-être à ce passage du poète espagnol Antonio Machado dans Caminante no hay Camino :
« Toi qui marches, il n’existe pas de chemin
Le chemin se fait en marchant
Pas à pas… »
Avant le CICIBA, effectivement, il n’existait pas de CICIBA. Il s’est fait en marchant, pierre sur pierre, jusqu’à gagner le pinacle de sa consécration. A en juger par le nombre des pays qui ont répondu à l’appel du Gabon à la fondation de cette entreprise épique, une évidence s’impose. Celle d’avoir su inscrire, dès le départ, dans l’urgence du développement culturel et scientifique de l’heure une vision claire : préserver les valeurs authentiques de la civilisation bantu, patrimoine commun aux peuples de langues et cultures bantu de tous les horizons. Ceux d’Afrique et de la diaspora.
Il est un fait évident que les traits de revendication d’une identité, en l’occurrence bantu, participent quelque part d’un droit inaliénable de toute communauté humaine. C’est un moment de dévotion dont personne ne peut se priver face aux héritages ancestraux. Cette aspiration, du reste légitime, est au cœur de la recherche du CICIBA depuis 34 ans.
Autant dire que l’importance du CICIBA n’est plus à démontrer. Il faut juste imaginer l’enthousiasme qui caractérise ce jour ce contexte particulier du retour du CICIBA au-devant de la scène comme l’opportunité de refaire un parcours initiatique au sortir de ses multiples sauts d’obstacles.
Peut-être faut-il voir dans cette conjonction de la volonté et de la détermination du Gabon à maintenir coûte que coûte le CICIBA en vie, un devoir de mémoire pour ceux de nos pères qui ont consacré leur dernière pour que vive cet édifice-là, et celui de pérennisation d’un legs sacré.
Mon souhait le plus ardent est de voir le CICIBA continuer à rassembler régulièrement, tant à Libreville que dans chacun de nos Etats membres, les professionnels les plus doués de la science, de la culture et des arts, pour produire un savoir encore plus fédérateur…. Jamais sans manquer de convoquer ce qui fonde réellement les valeurs bantu. Jamais sans être attentif au respect de ce que nos devanciers nous ont enseigné devant la sacralité de ce prestigieux édifice civilisationnel. Avec chaque fois, ce besoin de vivre dans une logique horizontale de fraternité, dans une commensalité sincère, dans la pérennité d’une compréhension mutuelle, dans la chaleur des échanges et des valeurs partagées.
Aujourd’hui, plus que jamais, il nous faut avoir conscience qu’en créant le CICIBA, la finalité que le président OMAR BONGO ONDIMBA a voulu conférer à cette entreprise de magnificence d’une ontologie longtemps niée, dans le choc des civilisations, reste la même dans son actualité la plus prégnante. Celle de proclamer au monde, sans complexe d’infériorité, ce que nous sommes à l’aune de nos propres canons référentiels, dans un esprit d’ouverture à toute l’humanité. C’est cela aussi être bantu, citoyen d’Afrique et du monde, homme d’ici et d’ailleurs.
Aux Etats membres, j’adresse mes sincères remerciements pour leur mobilisation tous azimuts autour de notre édifice commun. A chacun de mes collègues Chefs d’Etat de la zone bantu, avec qui j’ai partagé l’idée de cette reprise des activités du CICIBA, j’aimerais témoigner toute ma gratitude pour le sens élevé de son engagement.
Je souhaite une longue vie au CICIBA, assorti de l’espoir de le voir accroître davantage ses offres scientifiques et culturelles dans le sens d’une plus grande amélioration de ses exploits. Ce, dans l’intérêt bien compris de la préservation de nos civilisations.
ALI BONGO ONDIMBA
Président de la République Gabonaise, Chef de l’Etat
Mot du Président du Conseil d’Administration du CICIBA
Ministre d’Etat, de l’Economie numérique, de la Communication, de la Culture et des Arts, Porte-Parole du Gouvernement
Aujourd’hui 10 janvier 2017, le CICIBA est de retour. C’est avec un profond bonheur que j’ai, en ma qualité de Président d Conseil d’Administration du Centre International des Civilisations Bantu, l’honneur de présider ce moment important de l’histoire de notre institution.
En ce jour d’espoir, je partage ma conviction avec tous ceux qui ont cru au redressement du CICIBA. Sorti d’épaisses brumes, l’institution a aujourd’hui une nouvelle adresse. Un nouveau visage. Une nouvelle équipe dirigeante. Tout ce dont il a besoin pour repartir de bon pied.
Je voudrais ici remercier de vive voix Son Excellence Ali Bongo Ondimba, Président de la République, Chef de l’Etat pour la haute impulsion qu’il nous a tous administrée pour que le CICIBA puisse reprendre ses activités aujourd’hui. Voici donc le CICIBA nouveau. Il est là. Bien visible. Parée de sa plus belle robe de gala.
Plus que jamais, cette institution répond à une nécessité ressentie par tous au sein de notre communauté bantu. Il est tour à tour le porte-parole de la société scientifique, intellectuelle et académique, autant que celle des paysans et des citadins de notre espace culturel. Redonner de l’espoir à cette humanité-là, lui permettre d’instaurer un dialogue fraternel, dans le respect des uns et des autres arrimée à une fraternité sincère, est une exigence de tous les instants.
34 ans après, la nécessité pour les bantu de magnifier leurs civilisations dans le respect de leurs racines plurielles est de plus en plus affirmée. Aussi me plait-il de saluer le chemin parcouru par notre Institution, non sans écueil, à ‘la lumière des acquis qu’une tradition commune a pu véhiculer depuis le proto-bantu jusqu’à nos jours. Rien qu’à considérer ces manières de penser la vie et de gérer la parenté étroites des rameaux linguistiques, ainsi que ces modes de vies qui assurent à nos communautés bantu le bénéfice d’une dignité admirable et d’une identité enrichissante et respectable, je ne puis que me rassurer d’une chose : les Bantu existent au cœur de l’humanité, et ils méritent d’être connus pour ce qu’ils sont.
De ce point de vue, le CICIBA, mémoire de notre antiquité et de notre modernité, est un stimulant dans le rayonnement des valeurs de cet espace culturel. C’est en fait l’histoire, les traditions et l’unité de nos peuples qu’il importe de rétablir dans leur juste trajectoire. Raison pour laquelle le président Omar Bongo Ondimba, l’initiateur du CICIBA, a toujours considéré comme une nécessité cardinale pour nos peuples la volonté de se regrouper, de se rapprocher, de communier à la même source matricielle, de se souder, enfin, pour faire face à toute menace d’où qu’elle vienne.
34 ans après, le CICIBA a atteint sa plus haute maturité. Au moment où nous célébrons cet exploit, il me tarde de remercier de cœur sincère l’ensemble des pays membres, mes collègues du Conseil d’Administration, les membres de la Conférence des Ministres de la Culture de notre Organisation, ainsi que l’équipe dirigeante actuelle du CICIBA, pour cet éclatant exemple de solidarité porteuse de nouvelles lumières sur notre route du destin.
Je me réjouis profondément de la part qu’a prise la foi inébranlable, dans tous les esprits, en cette phase de la relance de ce vaste chantier de la culture et de la science, de part et d’autre des Océans. Preuve que la poursuite du travail est bel et bien engagée, sur tous les fronts.
Bon Anniversaire au CICIBA.
Alain-Claude BILIE-BY-NZE