« CICIBA… CICIBA… L’EGYPTE VOUS ATTEND ! »
Tel est le propos de SE Ahmed Hamdi Bakk Mohamed, ambassadeur égyptien, livré à la délégation du CICIBA venue lui présenter ses civilités, ce jeudi 16 février 2017 à Libreville.
Dans le même ordre, s’étant infomé des missions et de la vision que porte le CICIBA sur le continent africain, il a déclaré : « Pourquoi l’Egypte ne ferait-elle pas partie des Etats membres du CICIBA ? Si tel était le cas, l’Egypte ne manquerait pas de développer avec votre institution des relations de collaboration étroite afin de l’accompagner dans son cheminement vers la réalisation de ses missions ».
Au cours des échanges fort instructifs qu’a eus l’ambassadeur d’Egypte et le Directeur Général du CICIBA, le Professeur Antoine Manda Tchebwa, les deux personnalités ont exploré quelques pistes potentielles de coopération susceptible d’offrir l’opportunité à l’Egypte et au CICIBA de développer une recherche scientifique de qualité.
A cet égard, le diplomate égyptien s’est félicité du dynamisme dont fait montre le CICIBA depuis sa fondation. Il a noté par ailleurs le fait que c’est par le biais de la culture que l’humanité a su se forger une porte d’entrée dans les esprits des peuples.
« Partout où vit l’homme bouillonne la culture. Etant naturel d’une vieille civilisation comme celle que nous a léguée l’Egypte pharaonique, je sais de quoi je parle », a-t-il enchaîné. Une collaboration plus agissante entre les chercheurs du CICIBA et ceux d’Egypte ser ait la bienvenue, dans la mesure où elle permettrait d’explorer davantage cet immense champ du savoir ancien laissé en friche par d’éminents scientifiques comme Cheik Anta Diop ou Théophile Obenga. Qui ne demande qu’à être investiguer davantage pour qu’on en tire les meilleures connaissances forgées par nos lointains ancêtres.
Dans ce cadre justement, a indiqué le diplomate égyptien, il est tout à fait possible d’imaginer, dans un premier temps, des visites mutuelles entre les centres de recherche des Affaires africaines de l’Egypte et le CICIBA. Cette mutualisation d’efforts mérite d’être sanctionnée par la signature des accords culturels et scientifiques entre les deux parties.
« Outre le Centre Haram d’Egypte qui serait intéressé par ce type de collaboration au regard de sa propre vocation, le Département Afrique du Ministère des Affaires étrangères, quant à lui, pourrait offrir sa médiation dans la gestion de la dimension culturelle qu’impliquerait cette synergie-là », a indiqué Ahmed Hamdi Bakk Mohamed qui, par ailleurs, a souhaité l’intensification de ces contacts, à l’effet de matérialiser assez rapidement ces conventions.
Cela serait une formidable revanche sur l’histoire de la recherche des sources du Nil et des origines bantu devant laquelle nombre des chercheurs du Moyen-âge se sont buttés avant de les retrouver dans la région de Grands lacs (pour le Nil) et dans la Basse-Egypte (pour les Bantu).
N’est-ce pas là une formidable coïncidence qui devrait inciter l’espace culturel bantu à regarder aussi un peu plus du côté des sources égyptiennes ? Thèse qui, semble-t-il, a été déjà explorée avec une remarquable érudition par le Professeur Cheik Anta Diop dans ses études pionnières consacrées à l’antériorité de l’Afrique comme berceau de toute civilisation humaine.
Le fleuve Congo découlant du Nil, ce qui, d’après le diplomate égyptien, symbolisant les liens entre l’Egypte et une bonne partie de l’Afrique subsaharienne, devrait être vu comme le liquide amniotique qui a porté in illo tempore la destinée de l’homme.
Abordant des questions touchant les langues utilisées officiellement au CICIBA, le DG du CICIBA a informé son interlocuteur de l’existence en son sein d’un Département islamo-bantu. Preuve que le CICIBA est ouvert à toute forme de cultures au-delà de l’identité intrinsèque que promeut le Centre. Dans ce cadre, en vue d’assurer une plus grande diffusion des recherches menées en son sein depuis 34 ans, le CICIBA souhaiterait traduire en langue arabe ses principaux travaux scientifiques édités en français de manière à toucher un plus grand nombre d’arabophones. Proposition qui a trouvé une oreille attentive de la part du diplomate égyptien, lequel a pris l’engagement de s’en remettre aux institutions ad hoc dans son pays.
Avant de se séparer de ses visiteurs, l’ambassadeur Ahmed Hamdi Bakk Mohamed a réitéré ses félicitations au Gouvernement gabonais pour avoir mis à la disposition du CICIBA un siège magnifique et digne d’un partenaire honorable. En réponse à ce compliment, le DG du CICIBA lui a adressé une cordiale invitation pour visiter ce nouveau siège. Il reste à fixer la date.
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