Ministère de la Culture et des Arts du Gabon

ALAIN-CLAUDE BILIE-BY-NZE JOUE ET GAGNE

La semaine des personnes d’ascendance africaine : Un succès sur toute la ligne.

 En portant ce projet depuis bientôt plus de six mois, Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Economie numérique, de la Communication, de la Culture et des Arts, avait une vision claire de ce qu’allait être la Semaine de la Décennie des personnes d’ascendance africaine : de grandes et émouvantes retrouvailles au Gabon, une conférence de haut niveau, inclusive et porteuse de résolutions concrètes, une remise en route du CICIBA sous des augures plus ambitieux. Tout cela vient de se réaliser, du 17 au 19 mai 2017, sous sa direction, comme Ministère d’Etat du Gabon et Président du Conseil d’Administration du CICIBA.

 Lorsqu’il a engagé son Ministère dans cette initiative, en homme de culture avisé et pragmatique, il avait une idée claire : donner aux Afro-descendants l’opportunité de renouer avec leur terre première en les intégrant dans une harmonieuse trilogie : célébration de la décennie des personnes d’ascendance africaine (en collaboration avec le CICIBA), suivie de la fête de la diversité culturelle (avec l’UNESCO), puis de la Fête des Cultures (Ministère de la Culture et des Arts).

Trois moments d’une intense activité culturelle qui permettront à Libreville de vibrer de sa meilleure énergie. Trois moments d’une force expressive inégalée. Avec en sus de belles surprises en perspective.

La première activité, elle, a effectivement vécu du 17 au 19 mai 2017. Réunis sous le chapiteau de l’Hôtel Radisson-Blu, les invités venus de tous les horizons ont partagé le meilleur de leur réflexion autour de la condition afro-descendante. Disserté sous toutes les coutures, le sujet a suscité des débats intéressants, parfois houleux, assortis d’une coulée lyrique savoureuse. Le cas de Tony Ferbac, le poète guadeloupéen, arrivée à Libreville deux mois avant l’évènement, et qui dans son message poétique d’ouverture a planté le décor de ce que, eux, les « damnés des siècles de l’infortune négrière », attendaient des assises de Libreville.

Pour cela, il lui fallait d’abord rappeler d’où ils viennent, lui et les siens : « Nous avons connu la folie d’être chien errant, amnésique et sans nom, égaré d’échapper encore au martyre. Avec comme seul point de repère, le point final, boule de cristal… mais nous avons embrassé l’océan glorieux, terrible et incarné, assis sur un Ka, cogné, sur le sable de la plage, à la limite de l’ombre du palmier. Oui, nous avons été perclus de percussions, appuyées au Ka appuyé sur la savane ou sur la morne, quand les répondeurs répondent et les tambouyés descendent à même la peau…. Oui, nous avons connu l’exil et l’isolement, et l’étrangeté de régions cureuses qu’un déracinement nous a cédé. Nous avons connu la déchirure, à la découverte d’un autre nous-mêmes, nourrit par l’enracinement d’un autre nulle part… »

Aux côtés de Son Esxcellence Monsieur Premier Ministre Emmanuel Issoze Gondet, Alain-Claude Bilie-By-Nze qui, dans un silence éveillé, suivait ce dérouler lyrique n’a pas manqué de hocher la tête. Saisi par la profondeur d’un tel message, sûrement, qu’il devait se dire : « le Gabon avait raison de réunir tant de frères et sœurs perdus, qui retrouvent enfin là, sur la terre du roi Denis, une part de leur âme volée par les bateaux négriers ». Et c’est à bon droit, qu’il se devait de tout mettre en œuvre pour que ces retrouvailles se fissent en croisant les sonorités du gwo ka guadeloupéen et des tambours gabonais…  « Connaissez-vous deux peuples africains qui rencontrent sans le tambour ? » En eux, il y a la langue des ancêtres non convoquée mais invoquée, élue dans une poétique de la réminiscence.

C’est que le gwo ka et les tambours gabonais étaient bien là, nappés de toute leur puissance sonore. Ils était là tout le long de ces travaux de haute voltige intellectuelle, qui ont nécessité une organisation complexe. Et pour cela, le Ministère de la culture et des arts a mobilisé ses meilleures intelligences, et ses meilleurs troupes d’élite pour représenter à la fois la Gabon profond dans ce qu’il ce qu’il a d’emblématique et la compétence technique, côté gestion événementielle.

Veillant à chaque détail de l’org anisation, le Ministre d’Etat a lui-même prêché par l’exemple. Il est descendu sur le terrain, a partagé ses vues avec toutes les équipes, techniques, artistiques, administratifs ; il a vérifié tous les questions de dernière heure avant que les choses sérieuses ne commencent… Rien ne lui a échappé, jusqu’au dernier départ, aussitôt l’événement fini.

Dans tout cela, son souci était le même : « aider les Afro-descendant à réaliser des retrouvailles qui allaient leur permettre de construire des ponts durables pour que les deux branches de l’Afrique longtemps écartelées à mieux se connaître, à comprendre leurs réalités respectives, à analyser les options de reconnaissance, de réparation, de développement et d’accès à tous leurs droits fondamentaux »

Un de ces droits ? Ils l’on eu, déjà entre deux sessions. C’était à l’Hôtel de ville de Libreville, où un certain jeudi 18 mai, ils ont été faits « Citoyen d’honneur de la Ville de Libreville » Qui l’eut cru ? Et pourtant, Madame le Maire venait de leur octroyer ce à quoi ils aspiraient depuis cinq siècles, diplôme faisant foi.

Lors des travaux, lui-même écartelé entre plusieurs plateaux d’événements culturels, Alain-Claude Bilie-By-Nze a su trouver chaque fois quelques interstices pour prendre activement part aux sessions et aux débats. Cela il fallait le faire. Car il y avait tant d’activités qui exigeaient sa présence, ici et ailleurs, et il a su les honorer toutes avec une dextérité de grand maître.

La présence de Monsieur le Ministre d’Etat, quoique discrète par moments, avait le mérite d’inspirer une grande assurance sous le chapiteau. Ce que Roger Raspail n’a pas manqué de souligner dans une de ses pirouettes verbales : « Messié lé minist n’a ka répondé : je suis là moi-même, je suis là moi-même » et le gwo ka de résonner avec une verve inédite. C’était pour lui une manière de saluer la présence éminente d’un si grand homme à leurs côtés, dans une quête de refondation d’identité. Rêve qui, grâce au Gabon, venait de se réaliser pour eux, en terre première.

Ce n’est pas tout.

« Dites à Monsieur le Ministre que les Afro-descendants n’oublieront jamais tant de commodité accordées à des gens dont les ancêtres n’ont jamais connu le privilège d’un ticket de première classe sur un bateau, encore moins celui d’une chambre d’un hôtel cinq étoiles. A la place ils ont affronté les puanteurs de la cale et les gémissements sanglants de leurs compagnons d’infortune. C’est l’Afrique qui, aujourd’hui, leur rend cette dignité à la quelle nous leurs descendants venons d’accéder à leur place. Vous rendez-vous compte ? Seuls des vrais parents à nous sont à même d’offrir une telle générosité. Merci au Gabon »

Requérant l’anonymat, elle l’a dit de cœur sincère, larmes aux yeux, peu avant d’embarquer à l’aéroport international Léon Mba. Dans un geste d’adieu, elle a agité sa main en éventail, puis a disparu derrière le grand portail électronique. Sûrement pour ne pas laisser voir la tristesse qui s’est emparée d’elle aussitôt en s’apprêtant à quitter ce pays, le Gabon, qui venait de leur rendre l’espoir de vivre enfin réconciliés avec leur terre d’avant.

Ce n’était qu’un au revoir.

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