LE CICIBA FETE
LES GRANDES MIGRATIONS DES BENGA
AUX
COTES DES ROIS BANTU
Tout vert, le village des Benga, au nord de Libreville, servi de cadre à la célébration de la 3ème édition du Djombé 2017. Une fête tout en finesse, tout en couleurs, rehaussée de nombreux invités de marque venus du Gabon profond, d’Afrique centrale et occidentale.
Dans la foulée, une forte délégation du CICIBA, conduite par son Directeur Général, a fait le déplacement du Cap Esterias.
Le village a porté cet après-midi-là, sa plus belle robe. Tout en blanc, le peuple Benga est réuni autour de son souverain. Ministres, hauts dignitaires du Gabon, fils du terroir sont là aussi. Chacun armé de son humeur la plus joyeuse.
Cet après-midi, on se souvient des exploits héroïques des ancêtres. Des migrations et des batailles livrées en cours de route, avant de retrouver le bon cap, grâce à Ndjombé, l’antilope devenue, depuis, l’animal totem des Benga.
Pour commémorer cet épisode héroïque de l’histoire de ce vaillant peuple, les guerriers Benga étaient tous là, dans leur ensemble de feuilles de bananiers, munis de leurs lances contondantes, comme autrefois, au temps des pères fondateurs de la ‘’tribu’’. Le tout porté par une ambiance des tam-tams bien en verve. Le cœur du peuple du Cap bat bien plus vite qu’à son habitude !
Pour fêter cette époque glorieuse, le roi des Benga a mis les petits plats dans les grands. Venus de partout, ses homologues du Cameroun, du Bénin et du Gabon ont apporté leur fierté bantu à Libreville à l’aune d’une royauté bantu glorieuse.
Cette mobilisation a été rendue possible grâce à la princesse Fezeu du Cameroun et son association ESPERANZA. Un vrai catalyseur des énergies et des volontés entre les rois d’Afrique centrale, en somme de l’Afrique bantu.
Le roi des Benga, très heureux d’avoir été honoré par ses paires, a salué tant de présences prestigieuses qui apportent à la famille Benga réconfort, bonheur et solidarité.
Sa Majesté Nayang Toukam Innocent, Roi du Batoufam (à l’ouest du Cameroun), appelé roi du premier degré, s’est exprimé au nom des délégations royales en ces termes : « Merci à toute la communauté Benga, merci de l’honneur que vous faîtes à l’Afrique en titillant en nous, d’après ce que nous avons vu et vécu, depuis que nous avons foulé vos terres, les mots pour exprimer, à juste valeur, ce que nous sommes en train de vivre. Tout ceci pour parler de l’impact de ce que vous posez comme pierre aujourd’hui. Nous sommes contents et émus en tant qu’Africains, de savoir que le développement de l’Afrique se fera sur la base de notre culture. Je n’ai pas pour habitude de parler de communauté. Lorsque je regarde ce qui se passe, je vois un peuple, les Benga, à qui j’aimerais dire un grand merci car, nous avons vécu lors de ce périple, un scénario qui en dit long. Merci au roi Benga qui ne manque pas d’encourager le dialogue interculturel. J’en profite pour dire aux autorités présentes : soutenez le peuple dans le renforcement de nos valeurs culturelles ».
Le Professeur Antoine MANDA TCHEBWA, Directeur Général du CICIBA, à qui la parole a été donnée dans la foulée, a pour sa part dit son bonheur de voir le CICIBA associé à un événement d’une si grande importance et beauté. Les choses ne vont s’arrêter là. Rendez-vous est pris en 2018 pour sceller un partenariat à travers l’institution, de la « Journée africaine de la royauté bantu ». Une initiative du CICIBA qui attend encore d’être formalisée après une large concertation interne, au sein de la royauté bantu.
Dans ce même élan, le Professeur Patrick Mougiama Daouda, parlant au nom de son équipe de recherche de la Bantuphonie, lance un appel pressant : « Envoyez-moi les enfants Benga à la prochaine rentrée académique. Je suis prêt à les prendre en charge. » Salve d’applaudissements pareils aux chants de la mer alentour, par où sont venus les Benga, ancien peuple de la forêt converti en peuple de la mer.
Tard dans la nuit, la fête s’arrête. La prochaine aura lieu un certain 23 septembre 2018. On y sera à nouveau, le cœur plein de générosité comme cette année.